ARTICLE DE PRESSE
L’implantation d’un IPA « doit relever d’une stratégie institutionnelle structurée »
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Quelles spécificités pour l’implantation d’un IPA en structure hospitalière et quelles modalités d’exercice clinique et de recherche ? Rémi Izoulet, IPA en Équipe Mobile de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent au CHU de Toulouse, a participé à une table-ronde sur le sujet, le 13 décembre dernier, dans le cadre de la 3ᵉ édition de la Journée régionale des soins et de la recherche paramédicale en psychiatrie et en santé mentale de la FERREPSY Occitanie. Il nous en propose la synthèse.
Créée en 2019, la formation d’IPA mention « Psychiatrie et Santé Mentale » vise à améliorer le suivi des patients chroniques. Les modalités d’exercice demeurent hétérogènes sur le territoire national car dépendantes du réseau de soin au sein duquel l’IPA s’inscrit. Néanmoins, les retours et partages d’expériences des IPA d’Occitanie et du GHU Paris psychiatrie et neurosciences ont mis en évidence des spécificités d’implantation et des caractéristiques d’exercice communes à tous :
- la qualité de l’implantation d’un poste IPA en structure hospitalière est directement liée à l’anticipation et à la clarté du projet initial. L’association des directions d’établissement et la communication autour du projet sont essentielles ;
- la place de l’IPA dans le réseau de soin doit être comprise et légitimée par l’ensemble des acteurs du système de soin, pour intégrer sa complémentarité ;
- le protocole d’implantation PEPPA, utilisé à l’international, contribue à la qualité de l’implantation, qui doit viser une population et des besoins de soins spécifiques ;
- l’exercice d’IPA doit comprendre une pratique clinique directe qui va permettre de développer des compétences extra-cliniques dans les domaines de la recherche et de l’amélioration des pratiques professionnelles infirmières.
La sanctuarisation de temps dédiés aux mandats extra-cliniques de l’IPA apparait comme un impératif pour qu’il puisse exercer pleinement ce qui fait la plus-value de son métier. Quant à ses activités extra-cliniques, elles sont caractérisées par une dimension transversale. L’IPA participe ainsi à l’accompagnement des équipes dans des situations de soins complexes. Il réalise des mandats de formation auprès de ses pairs et mène des projets de recherche qui participent à l’amélioration des pratiques.
Pour conclure, le risque de voir les IPA « mal utilisés » est réel et leur implantation doit relever d’une stratégie institutionnelle structurée. Les recommandations doivent constituer le socle initial de tout projet d’implantation d’un IPA en structure hospitalière.
Rémi Izoulet, IPA, Équipe Mobile de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHU de Toulouse, membre du conseil scientifique et de la commission paramédicale de la FERREPSY Occitanie.
- 15 mars 2023