1^re Journée régionale de psycho-traumatologie en Occitanie

Les violences intra-familiales en question

Les vio­lences intra fami­liales : du dépis­tage aux soins, quels leviers d’amélioration ?

2025 marque le début de la struc­tu­ra­tion régio­nale de la filière de prise en charge du psychotraumatisme.

Le Centre Régio­nal du Psy­cho­trau­ma­tisme Occi­ta­nie (CRPO), avec l’appui des centres de niveau 3 (Nîmes, Mont­pel­lier, Thuir et Tou­louse), la FERREPSY et l’ARS orga­nisent une pre­mière jour­née scien­ti­fique qui sera consa­crée au thème des vio­lences intra-familiales.

Ce thème consti­tue une pré­oc­cu­pa­tion quo­ti­dienne, pour les vic­times, bien sûr, mais aus­si pour les acteurs du champ sani­taire, de la jus­tice, de la sécu­ri­té, de la pro­tec­tion sociale. Il occupe éga­le­ment une place impor­tante dans l’espace médiatique.

Nous avons l’ambition, au cours de cette jour­née, de mettre en avant les avan­cées scien­ti­fiques sus­cep­tibles de favo­ri­ser l’accès au soin à l’échelle régio­nale pour les troubles psy­cho­trau­ma­tiques, non seule­ment au sein des quatre antennes du Centre Régio­nal (à Nîmes, Mont­pel­lier, Thuir et Tou­louse) mais aus­si dans l’ensemble des struc­tures de soin de la région dédiées à la san­té mentale.

Quelques chiffres sont impor­tants à connaître, afin de prendre la mesure de l’ampleur de cette thématique.

Dans le domaine des vio­lences conju­gales, en France en 2023, les ser­vices sta­tis­tiques du minis­tère de l’intérieur ont enre­gis­tré 271 000 vic­times de vio­lences (phy­siques, ver­bales, psy­cho­lo­giques ou sexuelles) com­mises par leur par­te­naire ou ex-par­te­naire, soit une aug­men­ta­tion de 10 % par rap­port à 2022. Dans un contexte de libé­ra­tion de la parole et d’amélioration des condi­tions d’accueil des vic­times par les ser­vices de police et de gen­dar­me­rie, le nombre de vic­times enre­gis­trées a dou­blé depuis 2016. 9 per­sonnes majeures sur 1 000 déclarent avoir été vic­times de vio­lences conju­gales en 2022. Seules 14% des vic­times ont décla­ré avoir subi ces vio­lences conju­gales auprès des ser­vices de police ou de gendarmerie.

Les rap­ports récents de la Com­mis­sion indé­pen­dante sur l’inceste et les vio­lences sexuelles faites aux enfants (Cii­vise) (publiés en 2022, 2023 et 2024) per­mettent de mettre en évi­dence qu’un fran­çais sur dix a été vic­time d’inceste (6,7 mil­lions de per­sonnes en 2020). 160000 enfants sont agres­sés sexuel­le­ment chaque année en France. Le coût des vio­lences sexuelles sur les mineurs est esti­mé à dix mil­liards d’euros par an, dont sept mil­liards en lien avec les consé­quences à long terme des troubles psychotraumatiques.

La recon­nais­sance judi­ciaire, au centre de la pro­blé­ma­tique des vio­lences intra-fami­liales, est indis­pen­sable dans la construc­tion du pro­ces­sus de résilience.

Nous sou­hai­tons favo­ri­ser l’émergence de réflexions trans­dis­ci­pli­naires avec les acteurs concer­nés sur l’amélioration de l’articulation san­té-jus­tice à l’échelle de la région Occi­ta­nie. L’accès aux thé­ra­pies cen­trées sur le trau­ma est dif­fi­cile (on estime que seule­ment 5% des patients en béné­fi­cient) et nous sou­hai­tons que cette jour­née soit l’occasion de réflé­chir à des pistes concrètes d’amélioration régio­nale, notam­ment par la mise en place d’une gra­da­tion des soins et de centres de recours départementaux.

Enfin, nous aurons l’occasion de pré­sen­ter de nou­veaux outils de com­pré­hen­sion des troubles psy­cho­trau­ma­tiques dans toute leur com­plexi­té, ain­si que des avan­cées thé­ra­peu­tiques récentes vali­dées scientifiquement.